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Catégorie : Grand Theft Château

Collections « autres textes » Grand Theft Château

  • Grand Theft Château #16

    Grand Theft Château #16

    Grand Theft Château #16

    #16 : Chtwouitch

       – Allez explose-le ! EXPLOOOOOOSE LE !

       – Mais qu’il est mou ! Plus fortes les mandales !

       Tim et Bajalin s’époumonaient devant un des écrans du Siber Binouz quand Lucine s’approcha.

       – C’est pas bientôt fini ce vacarme ! Vous arrêtez de gueuler oui ?

       Les deux clients hochèrent la tête, craintifs, et se replongèrent dans leur émission.

       – Et merci pour les dons ! N’hésitez pas à m’envoyer des pièces d’or par pigeon pour soutenir mon travail. Criait une petite voix qui s’échappait de l’écran.

       – Il est trop fort ce Rikgz. T’as vu comment il a explosé les gobelins ? Tiens, je vais lui renvoyer dix pièces. Faut quand même soutenir son travail. Lâcha le magicien en sortant sa bourse pour compter son argent.

       – Ouais, moi aussi, tiens. Rétorqua Tim en faisant tomber quelques écus dans la main de son ami.

       – Hé les gars, vous faites quoi ? Fit une voix derrière. C’était celle de Gorbiis.
       – On envoie du pognon à Rikgz tivi. Il est trop fort ce type !

       Le visage du nouveau venu vira au rouge.

       – Cet escroc ? Mais les gobelins avec qui il filme ses combats font de la figuration. C’est un attrape-nigaud ! Ne me dites pas que vous aussi vous faites partie de ceux qui soutiennent les fascinateurs ?

       – Ils font un travail difficile. C’est normal qu’ils gagnent beaucoup. Répondit Bajalin, courroucé.

       – Surtout là pour refourguer le matos de leurs sponsors ouais ! Railla Gorbiis.

    La petite voix de Rikgz sur l’écran reprit

       – Et tout de suite, je vais vous présenter le produit de mon sponsor, j’ai nommé les casques Norvépéains, les casques qui vous aident à passer incognito dans les batailles ! Envoyez votre commande par oiseau avec mon nom écrit dessus et vous aurez droit à une réduction énormissime ! Et surtout, parlez de mon émission à vos amis et dites-leur de nous faire des dons eux aussi !

       – J’aimerais bien avoir mon émission à moi. Lâcha Tim, rêveur.

       – Viens on monte notre émission. On fera des tutoriels de lançage de boule de feu. Lui proposa Bajalin.

       – Et de la musique ! S’exclama le ménestrel. Vendu !

       L’aventurier s’éloigna des deux azimutés, déconcerté.

  • Grand Theft Château #15

    Grand Theft Château #15

    Grand Theft Château #15

    #15 : La femme cavalière

       Baric était occupé à lire les résultats du dernier concours de tir à l’arc de la région lorsqu’il entendit des cris au dehors ainsi que le bruit d’une charrette qui s’arrêtait vivement devant le Siber binouz. Quelques secondes plus tard, la porte de la boutique claqua et un jeune humain à l’air pressé cria. Il portait un petit paquet dans les bras.

       – Un colis pour messire Gorbiis !

       – C’est moi.

       L’aventurier se rendit à la porte, prit la marchandise et la posa pour signer le registre.

       – C’est bon j’ai signé pour vous !

       – Mais…

       – Voir !

       Gorbiis n’eut pas le temps de répondre que la charrette repartait déjà à vive allure, provoquant protestations et jurons dans la rue.

       – C’est quoi ? Demanda Baric, curieux.

       – Bah, je sais pas. J’attendais qu’une épée que j’ai commandé sur la mazaune, mais, vu la taille du paquet, ça doit pas être ça. Pourtant, le paquet est cacheté de leur sceau. C’est peut-être une erreur ?

       Le colis faisait une trentaine de centimètres de longueur pour moins d’une dizaine de largeur. L’aventurier le retourna dans tous les sens et commença à l’ouvrir. Une odeur de produits alchimiques se dégagea dans l’air.

       – ça pue. Râla Baric en se tenant le nez.

       – Avec les équipements de la mazaune, c’est souvent qu’il y’a des produits qui sont mis dessus à la fabrication. Parait que c’est toxique et qu’il faut pas trop les respirer.

       – Et comment ils font ceux qui fabriquent ?

       Gorbiis haussa les épaules et continua l’ouverture. Une fois qu’il put discerner la forme dedans, il s’exclama.

       – Me dites pas que… ! Bah je comprends mieux le prix !

       Puis il sortit de l’emballage une longue tige protégée par du cuir qu’il retira également.

       – Jolie dague. S’exclama l’elfe.

       L’objet emballé était un long couteau au manche très court.

       – Mais, c’était censé être une épée à deux mains… Fit l’aventurier en la balançant. La lame de celle-ci se cassa sous le choc. Et en plus, c’est même pas du bon acier !

       – Moi, l’autre fois, j’avais commandé des flèches. Y’en avait pas une de la même taille et elles étaient pas droites. Et les plumes dessus, de la vieille plume de pigeon dégarni. Commenta l’elfe.

  • Grand Theft Château #14

    Grand Theft Château #14

    Grand Theft Château #14

    #14 : L’île des fins gourmets

       – Nous sommes arrivés à destination ! Cria le capitaine du bateau tandis que les matelots mettaient à la mer une barque.

       Blysse et Brelode descendirent dans celle-ci et furent étonnés que personne ne les y rejoigne.
       – Mais vous allez la récupérer comment la barque, ensuite ?

       – Oh ça. Nous vous la laissons pour le reste du séjour ! S’exclama le capitaine.

       – Ok. Alors, on se revoit dans trois jours ? Demanda la guerrière.

       – C’est ça. Fit le commandant de bord avec un petit rire nerveux.

       Les deux compagnons se mirent à ramer jusqu’à la plage.

       – ça n’a pas l’air très touristique. Observa le nain en voyant la plage déserte. Pourtant, vu le spot, ça devrait être prisé.

       – Oh tu sais, y’a qu’les nigauds qui flairent pas les bonnes affaires comme ça. Rétorqua Blysse. Ils se ruent tous sur les mêmes plages et pendant ce temps, des petits coins de paradis comme celui-ci sont à l’abandon. Dire que ça a couté que quelques écus de voyage et qu’ils ont même accepté de garder notre matériel pendant notre excursion.

       La plage n’était plus qu’à une trentaine de mètres.

       – Tu crois qu’il y’aura une baraque à frites ? Fit la guerrière qui commençait à avoir faim en scrutant les environs.

       – A mon avis, ça va plutôt être pêche et chasse. Lui répondit son compagnon qui ne voyait aucun signe de vie à l’horizon.

       – Bon, au moins, on aura pas froid comme chez les golems. Une chance qu’on ait pu annuler les nuits suivantes et retrouver un voyage par ici. Brrr, quelle horrible nuit.

       Une fois débarqués, le nain et l’humaine commencèrent à chercher un coin où déposer leurs affaires. Ils finirent par tomber sur un ancien feu de camp avec des bancs et une grande broche.

       – Parfait ! S’exclama Blysse. Vais commencer tout de suite à bronzer moi.

       Et cette dernière se mit en sous-vêtements et s’allongea sur le sable tandis que le nain s’éloignait.

       – Je vais faire le tour des lieux moi.

       La guerrière, qui s’était assoupie, se réveilla deux heures plus tard, rouge comme un écrevisse. Qu’est ce qu’il faisait chaud ! Et c’était quoi ce truc collant ?

       – Heu, Blysse ? Lui lança une voix.

       La guerrière se réveilla en sursaut. Elle était couverte d’huile. Deux hommes nus qui portaient des masques en os étaient en train de l’en asperger à l’aide d’une grande carafe. Un autre était occupé à lui lancer des herbes dessus.

       Elle s’aperçut que la voix était celle de Brelode, qui était attaché nu à la broche, posée sur un support hors des flammes. Les autochtones semblaient également être en train de l’assaisonner.

       – Mais c’est une foutue île de cannibales ! Râla la guerrière en se précipitant pour chercher son épée.

  • Grand Theft Château #13

    Grand Theft Château #13

    Grand Theft Château #13

    #13 : La monnaie de singe

       – Salut la compagnie !

       – Oh non, pas lui. Chuchota Gorbiis à Baric.

       – C’est qui ? Et pourquoi tu l’aimes pas ? Demanda l’elfe pas très discret. Fort heureusement, le nouvel arrivé ne l’entendit pas.

       – C’est Trix. Il ramène toujours des emmerdes.

       Celui qui venait d’entrer dans le Sber Binouze était un gobelin d’un mètre vingt dont le sourire carnassier parsemé de dents réparées à l’acier était un brin angoissant.

       – T’as une p’tite bière pour moi, Luce ?

       – Tiens, salut Trix. Ça dépend, t’as d’quoi payer ?

       – Bien sûr.

       Et la patronne lui servit un verre sur le comptoir. Le gobelin escalada un tabouret devant le comptoir et s’y plaça.

       – J’suis sur un gros coup, là. Lâcha ce dernier en faisant exprès de parler un peu fort.

       – Ah ouais ? Lança Lucine. Vas-y racontes.

       – Et en plus, ça peut rapporter à plusieurs d’entre vous. Il regarda autour de lui des yeux qui commençaient à se lever.

       – C’est quoi encore son truc aujourd’hui ? Marmonna Gorbiis à moitié pour lui-même.

       Ayant fait son effet, le petit être vert poursuivit.

       – Aujourd’hui, je vous propose de devenir des marchands. Pas des revendeurs de merdouille sur les marchés. Non, des vrais loups de la finance, plus costauds que l’trésorier du roi.

       – Ouais c’est ça, causes toujours. Fit la tolière en tournant le dos et en retournant à ses occupations.

       Cependant, plusieurs personnes restèrent accrochées à l’histoire.

       – J’connais un type qu’a conçu ça.

       Il sortit de sa poche un anneau qu’il exhiba au reste de la pièce.

       – C’est quoi ? Demanda Baric captivé.

       Gorbiis de son côté désespérait et grommelait.

       – Ça, mes amis, c’est un anneau de tranquillité. L’accessoire ultime pour les aventuriers stressés. Vous le mettez sur votre doigt et paf, vous vous sentez mieux. Bon faut pas trop l’utiliser mais le soir au bivouac, hop, vous l’enfilez et au dodo !

       – Ouahou ! S’écria l’assemblée.

       – Et le plus fort dans tout ça…Continua le gobelin. C’est qu’il y’en a plein à vendre et vu la qualité du matériel, ça va partir comme des petits pains ! C’est pourquoi le type a mis en place un système où quand tu rachètes et vends dix anneaux, t’en as un gratis pour toi. L’affaire en or ! C’est vous qui devenez les vendeurs !

       – Mais ça coute combien ? Demanda un jeune orc assis dans un coin de la pièce.

       – Attendez, attendez, j’ai pas fini ! Plus qu’être vendeurs, vous pouvez devenir des ENTREPRENEURS !

       – Mais comment ? S’impatienta l’orc.

       – En parrainant d’autres vendeurs. Par exemple, si vous me prenez des anneaux, je gagne un anneau aussi tous les dix anneaux que vous vendez en plus de celui que vous gagnez. Et si vous aussi, vous parrainez des vendeurs, vous aurez un anneau bonus et moi un bonus tous les dix anneaux bonus que vous aurez, et après ces revendeurs parraineront d’autre vendeurs qui vous feront gagner un anneau bonus tous les dix anneaux bonus que vous aurez touché à partir des anneaux bonus…

       Plus personne dans la pièce n’arrivait à suivre le gobelin mais l’on voyait dans les yeux des clients l’or briller.

       – Alors. Qui n’en veut ? Fit Trix en souriant.

  • Grand Theft Château #12

    Grand Theft Château #12

    Grand Theft Château #12

    #12 : Le terrebiènebi

       ‑ T’es sûr que ce sera aussi bien qu’un airbiènebi ? Ça a l’air un peu glauque comme endroit.

       Brelode suivait avec peine Blysse dans la pente qui séparait la gare de l’arrivée de leur Wigo du gite que la guerrière avait réservé. S’ajoutaient à cela les nombreuses douleurs qui étaient apparues dans son postérieur à cause des banquettes en bois dur du wagon dans lequel ils avaient voyagé ainsi que l’humidité de son pantalon où l’un des enfants gobelins avait dégobillé.

       – Y’avait des bonnes notes sur le site. Les photos avaient l’air sympa et y’avait marqué qu’il y’a une jolie vue sur les montagnes, logement aéré. En commentaire, ça disait que les propriétaires sont vraiment pas collants et bavards. C’était pas trop cher et puis y’a le diner et le p’tit déj’ offerts.

       – J’espère qu’il y’aura du chauffage, parce qu’il caille ici.

       – C’est vrai que c’est pas le climat de Damarise. Faut dire qu’on a monté du relief avec le Wigo hein ? Pfffff. Pfffff. La guerrière commençait à s’époumoner dans la montée.

       Le nain quant à lui prenait à chaque mètre un mètre de retard sur sa compagnonne à cause de son lourd sac.

       – Je sens… Pfff.. déjà que je… Pfff. commence à m’enrhumer. Faudra que je prenne mes goutes au gite. Pfff. Fit ce dernier.

       Ils mirent une bonne heure à atteindre leur destination malgré le peu de distance. Le lieu en question était une grotte sur laquelle pendait une vieille pancarte ternie où était écrit « Gite de la montagne ». Ils se rendirent sur le seuil et appelèrent. La grotte semblait profonde et l’échos de leur appel sonna un moment à l’intérieur.

       Soudain, des bruits graves qui provenaient de la caverne se firent entendre de plus en plus fort. Le sol tremblait. Blysse, méfiante, dégaina son épée.

       – Grrrmmlz Fit une voix caverneuse. Et un golem aussi haut que la grotte, qui faisait pourtant trois mètres de haut, apparut. Trrrllbbblbbbl?

       – Heu, oui. Fit Brelode. Le gite c’est vous ?

       Nouveau grincement rocailleux. Le golem leur faisait signe de les suivre.

       Ils pénétrèrent à sa suite. L’hôte ne semblait pas avoir de difficultés pour voir dans le noir.

       – Y’a pas la lumière chez vous ? Demanda Brelode.

       – Lmmmmnnnrttmmmrnngrrrr

       – Mais nous ?

       – llnnnbtmmlnnrrrttmm

       – ça commence bien. Marmonna le nain. Il dit qu’il y’a des torches qui doivent trainer quelque part.

       – Moi, je comprends rien à ce qu’il raconte. Fit Blysse. J’avais pas du voir que c’était des golems. Heureusement que tu comprends ce qu’ils disent.

       – Ouais. M’enfin, ça m’inspire pas pour la suite. On a pas trop le même mode de vie qu’eux. Répondit Brelode.

       – En attendant, j’ai ma torche. La guerrière la sortit de son sac puis l’alluma.

       Ils suivirent leur hôte dans des galeries montantes et finirent par arriver dans une pièce circulaire avec une ouverture sur un « balcon » à flanc de montagne. La vue portait en effet très loin.

       La « chambre » était équipée d’une pierre rectangulaire en guise de lit, de quatre mètres sur trois.

       – Mais, c’est pas une chambre ça. C’est une grotte. Fit le nain désespéré.

       – Grrmbllrtpnbv ?

       Le golem leur montra des cailloux d’une trentaine de centimètre de diamètre disposées sur un disque de pierre plat posé sur le sol.

       – Il demande si on veut des amuses gueules. Fit le nain.

  • Grand Theft Château #11

    Grand Theft Château #11

    Grand Theft Château #11

    #11 : Pole requêtes 2

       ‑ Flambage de minerais. Travail à la chaine. C’est en trois fois dix heures donc travail de matin, soir ou nuit.

    « Vous serez amené à brûler les minerais qui sortent tout droit de l’excavation. Rythme de 40 minerais de l’heure avec prime de mana. Douzième mois et demi. »

       – Ah putain, les radins ! Comité de guilde intéressant pour les vacances et chèques-auberge acceptés dans tout le royaume. MOUAIS. Y’a que du boulot de merde ou quoi ? Je suis pas un magicien de bas étage qui va flamber des métaux à la chaine quand même ? Désespérait Bajalin à voix haute devant son écran.

       – Ah ça. Fit Baric. Moi l’autre fois j’me suis retrouvé à récurer l’sol dans une arène où que y’avais eu un tournoi. J’me suis retrouvé à ramasser des charognes puantes laisses tomber. Et payé trois écus six sous… !

       – Ouais enfin, en même temps. Fit le magicien dédaigneux en le regardant.

       – Bah quoi ? Demanda l’elfe.

       – Non rien. Laisses tomber. Soupira Bajalin. Bon, offre suivante. Combat contre une armée d’Orcs. Ah, ça c’est pour moi ! Enfin un truc digne de moi. Alors là, c’est une mission intérimaire. Tu m’étonnes, vont pas trépasser trois fois par jour.

       Il regarda Baric qui l’observait en mangeant ses chips la bouche ouverte et comprit que l’elfe n’avait pas saisi la blague.

       – Voyons voir.

       « Vous devrez affronter une armée de deux milles orcs. Mission réalisable seul ou à plusieurs si vous vous divisez la récompense ».

       – Boh, ça devrait aller tout seul.

       « Il s’agit d’une armée régulière composée de plusieurs régiments dont certains d’élite. Le but est de repousser l’attaque qu’ils mènent contre le royaume humain de Dragoud.  Il n’est pas possible de résoudre le conflit autrement que par le combat ou la prime ne sera pas versée. »
       – De toute manière, j’comptais pas faire autrement. Ah, y’a un prérequis.

       « Avoir déjà terminée une mission de rang deux de la guilde des mercenaires ».

       – Dès que y’a un travail potable, faut déjà avoir des expériences. N’importe quoi ! Fulminait le magicien. Et y’a quoi en rang deux ?

       – Il cliqua.

       « Reconduire une grand-mère chez elle ».

       « Aller cueillir des fraises dans les bois où y’a des loups »

       « Voler la chèvre d’un paysan »

       – Fais gaffe les paysans ils ont des arbalètes qui font vach’ mal. Le prévint Baric en se frottant le derrière.

  • Grand Theft Château #10

    Grand Theft Château #10

    Grand Theft Château #10

    #10 : Le wigo

       – C’est bon, t’as pris tes billets Brelode ?

       Blysse s’impatientait devant la porte de la ouaib auberge.

       – Ouaip’, désolé. Y’avait la parchocopieuse qui faisait des caprices et Lucine trouvait pas la panne. Puis j’ai préparé…

       – Oui, oui. Ton sac à médocs. Enfin, tu sais, on va en vacances. T’es pas obligé d’emmener une armoire à pharmacie avec toi.

       – On est jamais trop prudents. Fit d’un ton strict le nain en soulevant un sac qui faisait la moitié de sa taille. Ce dernier semblait déborder de fioles et sachets en tous genres. Certains tombèrent durant l’opération.

       – Il faut qu’on se magne pour pas être en retard sinon le Wigo va partir sans nous. Fit la guerrière en ouvrant vivement la porte. Salut la compagnie.

       Des réponses diffuses se firent entendre tandis que Brelode prenait sa suite. Il dut s’y reprendre à deux fois pour faire passer son sac dans l’entrée.

       Les deux compagnons prirent la direction de la gare de correspondance de la ville qui était à un petit kilomètre. Ils avaient fait un petit détour par la ouaib auberge pour acheter leurs billets de wigo à tarif réduit et quelques victuailles pour le voyage. Lucine avait toujours des petits saucissons et des cacahuètes à disposition sur un présentoir dont Blysse raffolait. Tellement qu’elle ne put s’empêcher d’en ouvrir un pendant la marche.

       Ils arrivèrent devant le wigo. C’était un ensemble de charrettes les unes à la suite des autres reliées entre elles. Le tout était tiré par une boule de poils de six mètres de diamètre et à la fourrure si épaisse qu’on en percevait à peine le visage. Il était perché sur quatre courtes pattes.

       Les deux voyageurs se présentèrent au contrôleur qui n’avait pas l’air commode.

       – Billets.

       Ils sortirent les documents et les présentèrent.

       – Place 4 et 5 dans le premier wagon. Interdit de manger durant le voyage.

       Et le contrôleur lui prit son sachet des mains et le jeta. Le visage de Blysse vira au rouge.

       Brelode lui mit un coup de coude dans la hanche et lui fit signer d’aller vers le wagon. Inutile de chercher les ennuis.

       – Je t’en rachèterais un.

       – J’lui ferais bouffer sa casquette moi à celui-là. Fulminait la guerrière.

       Soudain, une odeur nauséabonde les prit au nez.

       – Euark mais c’est quoi ça ? S’écria Brelode.

       – Mais c’est pour ça qu’ils étaient en promotion, en fait. On est à l’avant et juste derrière les fesses du Wigo. On va jamais y survivre…

       Les deux allèrent s’installer dans le wagon. Ils étaient destinés pour huit personnes et une famille de cinq gobelins, deux adultes et trois enfants, occupaient déjà les sièges. Les enfants étaient occupés à se chamailler et les parents durent les disputer pour que Blysse et Brelode puissent accéder à leurs places.

       – Moi qui croyait en avoir fini avec les galères des blablacheval. Le wigo, ça a l’air super aussi. Désespéra Blysse.

  • Grand Theft Château #9

    Grand Theft Château #9

    Grand Theft Château #9

    #9 : Pôle requêtes

       ‑ Alors, compétences. Trois étoiles en combat. Résolution d’énigmes. Hmmm. Trois. Charisme. Trois. Endurance… Trois. Résistance aux éléments. Trois. Survie en milieu hostile. Trois. Dommage qu’on puisse pas mettre quatre, héhé. Hmmm. Capacité de transport. Allez on va mettre deux pour pas trop s’charger.

       Bajalin était afféré à mettre à jour son curriculum vitae sur Pole requêtes et s’était pour ce faire équipé d’une grosse pinte de bière et de petits biscuits.

       – T’en fous pas sur le clavier hein. Râla Lucine derrière le comptoir tandis que le magicien dévorait ses gâteaux en dispersant des miettes partout.

       – Schramf. Ouais ou… schramf. Bon alors, les formations. Déjà y’a eu l’brevet. Ouaip facile, mention correct. Leurs exercices étaient pas très aboutis, c’est ça qui m’a déstabilisé. Puis après, y’a eu le certificat de magie. Là, y’a pas eu la mention. J’me rappelle. J’ai failli pas l’avoir. La fautes aux correcteurs qu’étaient trop bêtes. M’enfin.

       Il fut interrompu par Lucine qui lui prit l’assiette et la remmena alors qu’elle n’était pas vide.

       – J’t’avais prévenu. Tu la finiras sur le comptoir.

       – Mais.

       – Si tu veux pas que ton pif ressemble à la boule sur ton bâton, je te conseille de pas me chercher.

       –Le magicien se ravisa et reprit. Alors, après y’a eu le diplôme de magicien des orages. Rolala l’épreuve. Heureusement que j’avais emmené des notes pour les contrôles parce que n’importe quoi. Qui a besoin de retenir toutes ces formules de sortilèges pour devenir magicien. Pfff.

       Il continua ainsi de pianoter plusieurs minutes en grommelant.

       – Ah voilà. Expériences. Heu, y’a cette fois là où j’avais aidé un type à ramasser ses pommes avec un sort de lévitation. Ah oui mais on les fauchait c’est peut-être mieux que j’le mette pas. Ensuite heu… Y’a eu cette mission de destruction là. Ah non j’avais foutu l’feu sans faire exprès. Salle affaire. Hmmm.. Allez, on s’en fout, de toute façon ce qui compte c’est le savoir.

       Il passa à la page suivante.

       – Hobbies. Moi j’aime bien jouer de la guitare. Quoi que non je vais mettre de la harpe ça fait plus magicien. Je vais mettre que j’fais du tir à la baguette ça fait bien ça aussi. Rolala pas con le Bajalin. Y’en a là-dedans. Ho et puis j’vais mettre que j’dresse des dragons. Ça aussi ça a de la gueule.

       Il souffla un coup et s’étira sur la chaise.

       – Bah voilà. Une bonne chose de faite ! Si j’suis pas embauché avec ça j’vois pas qui ils vont prendre.

  • Grand Theft Château #8

    Grand Theft Château #8

    Grand Theft Château #8

    #8 : Les mangeurs de foin

       ‑ Mais qu’est-ce qu’il a à gesticuler comme ça l’autre troll ? Il fait trembler toute l’auberge ! Criait Gorbiis.

       Le géant en question s’extasiait tout seul devant un écran en se secouant dans tous les sens les bras levés et en criant.

       – Gnüt va avoir un rendez-vous. Gnüt va avoir un rendez-vous. Gnüt va avoir un rendez-v….

       – Ouais, c’est bon, on a compris. Alors c’est quoi ce rendez-vous ? Fit l’aventurier agacé.

       – Gnüt a trouvé une femme. Gnüt va se marier. Rétorqua le simplet de huit pieds de haut.

       – Quoi ? Mais qui pourrais bien vouloir d’un grand pourri comme toi ? S’étrangla Gorbiis. Tu nous racontes des conneries là.

       – Si tu crois pas Gnüt, regarde. Répondit le troll fier de lui en tournant l’écran.
       L’aventurier vit sur l’écran, malgré la repoussante allure qu’avaient généralement les trolls, la photo d’une charmante trôllesse maquillée. Celle-ci arborait un grand sourire.

       – Alors là… Et tu la connais depuis longtemps ?

       – Hier. Mais elle a dit qu’elle veut Gnüt pour la vie ! Et Gnüt la veut aussi.

       – Ça fait pas un peu tôt pour te marier ? Et elle fait quoi dans la vie ?

       – Sais pas. Le troll haussa les épaules. Mais Gnüt l’aime et elle aime Gnüt.

       – Mais elle habite loin ? L’aventurier semblait abasourdi.

       – Oui. Dans les steppes du Caldourk. Mais elle va venir habiter avec Gnüt bientôt.

       – Elle a pas peur de débarquer comme ça de si loin pour vivre avec toi ? Parce que y’a quand même quarante jours de marche pour venir. Et quarante jours avec vos pattes à vous les trolls ! Tout ça pour découvrir un grand puant comme toi. Ça me parait louche ton histoire !

       – Toi pas comprendre car toi jamais eu femme. Rétorqua Gnüt vexé.

       L’aventurier prit une tinte violacée. Il allait répondre méchamment lorsqu’une troisième voix se fit entendre.

       – Heu. Tu dis qu’elle vient de loin ? C’était Baric qui avait entendu la conversation de la table d’où il était assis.

       – Oui des steppes du Caldourk mais elle va venir habiter avec Gnüt.

       – Et elle t’a demandé de l’argent pour le voyage ?

       – Oui. Gnüt a envoyé un pigeon avec ses économies ce matin pour l’aider à venir.

       – Oh non ! Tu t’es fait avoir par les mangeurs de foin.

       – Les mangeurs de quoi ? Demanda le troll qui ne comprenait plus rien.

       – C’est les mangeurs de foin. Ils utilisent le ouaib en faisant semblant de vouloir nous épouser et ils nous font envoyer de l’argent pour venir mais en fait il ne viennent jamais. Et leur photo est fausse.

       Gorbiis se mit à pouffer tandis que son visage perdait sa belle teinte violette.

  • Grand Theft Château #7

    Grand Theft Château #7

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    #7: Le cheval bavard 2

    *Inspiré à partir d’une histoire vraie

       Blysse attendait assise sur l’unique banc de Molline son blablacheval pour retourner à Damarise sur Bourde. La bourgade était déserte à l’exception d’un grand père qui traversait l’avenue principale pour se rendre à la taverne.

       Soudain, un bruit régulier se fit entendre d’abord bas puis rapidement de plus en plus fort jusqu’à devenir un vacarme. Il semblait que quelque chose s’approchait à grande vitesse.

       L’origine du bruit en question était une charrette rouge vif équipée d’un aileron et tirée par deux chevaux blancs. Celle-ci traversa l’avenue, manquant au passage de percuter l’unique passant qui dut sauter sur le bas-côté pour ne pas finir écrasé. Ce dernier lui envoya une pluie de jurons que le conducteur n’entendit certainement pas vu le bruit que son véhicule dégageait.

       Le chauffard s’arrêta en dérapant devant la guerrière, laissant derrière lui une grande trainée de poussière. Des motifs de ronds qui se chevauchaient avaient été peints sur les museaux des bêtes qui tiraient l’assemblage.

       – Hé beauté, c’est toi que j’emmène en blabla ?

       – Déjà on va.. kof kof.. enlever le beauté et oui c’est moi la .. Kof.. passagère. Fit Blysse en toussant à cause de la poussière.

       – C’est bon, j’plaisantais. Bon on décolle ? J’ai rencard avec les potes du club de charrettes pour aller boire une bière après.

       La guerrière contourna le véhicule et monta. Le chauffard n’attendit même pas qu’elle soit installée et frappa d’un coup sec les croupes des chevaux à l’aide d’une cravache.

       – Z’avez pas l’air d’aimer les chevaux vous ? Fit Blysse consternée.

       – Bah quoi faut bien qu’ils avancent ! Répliqua l’autre.

       Elle grimaça.

       La charrette avançait à tout allure sur la route, manquant de sortir du chemin à chaque virage. D’autant plus que le conducteur ne cessait de la reluquer d’un air gênant.

       – Vous savez, c’est pas inutile de regarder la route. Commenta Blysse.

       – Ouais ça va. J’maitrise. Alors qu’est ce qu’une jolie dame comme toi va faire à Damarise ?

       – Je t’ai déjà dit de garder tes commentaires pour toi. Et ça te regarde pas ce que je vais y faire.

       Puis elle sortit un parchemin qu’elle commença à lire.

       – Hé mais c’est les infos ? Alors qu’est ce qui se raconte de beau ? Continua le chauffard en essayant de lire ce qui eut pour effet de faire tanguer la charrette bien près des bords du chemin. Encore avec leurs conneries de mariage ?

       – Quoi le mariage ?

       – Bah qu’ils veulent que les elfes et les orques puissent se marier entre eux, nan mais n’importe quoi leur connerie de mariage pour tous.

       – Ecoutes, je préfère qu’on parle pas de politique. Qu’on parle pas tout court d’ailleurs.

       – Nan mais c’est vrai quoi. Déjà qu’les orques ils viennent dans notre pays et qu’ils nous piquent notre travail. Tu m’étonnes que y’a plus de quêtes et que la moitié des chevaliers sont au chômage. Moi ça m’fait mal au cœur. Heureusement qu’mes parents y sont là et qu’ils ont de l’argent. J’trouve pas d’boulot mais j’ai ma charrette pour m’occuper on fait des courses avec les potes. Et d’temps à autre j’fais des blablacheval pour rembourser les trajets voilà ça, c’est honnête.

       – Tu sais quoi ? Tu vas faire comme si t’avais pas de passagère et on va regarder le paysage jusqu’à Damarise.