Grand Theft Château #10
#10 : Le wigo
– C’est bon, t’as pris tes billets Brelode ?
Blysse s’impatientait devant la porte de la ouaib auberge.
– Ouaip’, désolé. Y’avait la parchocopieuse qui faisait des caprices et Lucine trouvait pas la panne. Puis j’ai préparé…
– Oui, oui. Ton sac à médocs. Enfin, tu sais, on va en vacances. T’es pas obligé d’emmener une armoire à pharmacie avec toi.
– On est jamais trop prudents. Fit d’un ton strict le nain en soulevant un sac qui faisait la moitié de sa taille. Ce dernier semblait déborder de fioles et sachets en tous genres. Certains tombèrent durant l’opération.
– Il faut qu’on se magne pour pas être en retard sinon le Wigo va partir sans nous. Fit la guerrière en ouvrant vivement la porte. Salut la compagnie.
Des réponses diffuses se firent entendre tandis que Brelode prenait sa suite. Il dut s’y reprendre à deux fois pour faire passer son sac dans l’entrée.
Les deux compagnons prirent la direction de la gare de correspondance de la ville qui était à un petit kilomètre. Ils avaient fait un petit détour par la ouaib auberge pour acheter leurs billets de wigo à tarif réduit et quelques victuailles pour le voyage. Lucine avait toujours des petits saucissons et des cacahuètes à disposition sur un présentoir dont Blysse raffolait. Tellement qu’elle ne put s’empêcher d’en ouvrir un pendant la marche.
Ils arrivèrent devant le wigo. C’était un ensemble de charrettes les unes à la suite des autres reliées entre elles. Le tout était tiré par une boule de poils de six mètres de diamètre et à la fourrure si épaisse qu’on en percevait à peine le visage. Il était perché sur quatre courtes pattes.
Les deux voyageurs se présentèrent au contrôleur qui n’avait pas l’air commode.
– Billets.
Ils sortirent les documents et les présentèrent.
– Place 4 et 5 dans le premier wagon. Interdit de manger durant le voyage.
Et le contrôleur lui prit son sachet des mains et le jeta. Le visage de Blysse vira au rouge.
Brelode lui mit un coup de coude dans la hanche et lui fit signer d’aller vers le wagon. Inutile de chercher les ennuis.
– Je t’en rachèterais un.
– J’lui ferais bouffer sa casquette moi à celui-là. Fulminait la guerrière.
Soudain, une odeur nauséabonde les prit au nez.
– Euark mais c’est quoi ça ? S’écria Brelode.
– Mais c’est pour ça qu’ils étaient en promotion, en fait. On est à l’avant et juste derrière les fesses du Wigo. On va jamais y survivre…
Les deux allèrent s’installer dans le wagon. Ils étaient destinés pour huit personnes et une famille de cinq gobelins, deux adultes et trois enfants, occupaient déjà les sièges. Les enfants étaient occupés à se chamailler et les parents durent les disputer pour que Blysse et Brelode puissent accéder à leurs places.
– Moi qui croyait en avoir fini avec les galères des blablacheval. Le wigo, ça a l’air super aussi. Désespéra Blysse.
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