Est-ce que ce serait pas un peu Noël avant l’heure ? 😉
Non, plus sérieusement, on voulait juste vous dire que vous pourrez retrouver tous les mercredi à 18h sur le site des nouveaux épisodes de Grand Theft Château jusqu’à Noël !
Soit 6 épisodes à venir de quoi patienter avant de vous goinf… de faire des repas de famille entre gens à peu près civilisés 🙂
Pour ceux qui ne connaissent pas encore, la série Grand Theft Château est une série de textes courts et marrants où on vit les aventures d’héros de fantasy qui se retrouvent dans un cyber café. Oui, un cyber café, oui bah oui.
Vous imaginez bien qu’il s’y passe des trucs improbables, vous avez raison. Et pire encore !
Blysse s’impatientait devant la porte de la ouaib auberge.
– Ouaip’, désolé. Y’avait la parchocopieuse qui faisait des caprices et Lucine trouvait pas la panne. Puis j’ai préparé…
– Oui, oui. Ton sac à médocs. Enfin, tu sais, on va en vacances. T’es pas obligé d’emmener une armoire à pharmacie avec toi.
– On est jamais trop prudents. Fit d’un ton strict le nain en soulevant un sac qui faisait la moitié de sa taille. Ce dernier semblait déborder de fioles et sachets en tous genres. Certains tombèrent durant l’opération.
– Il faut qu’on se magne pour pas être en retard sinon le Wigo va partir sans nous. Fit la guerrière en ouvrant vivement la porte. Salut la compagnie.
Des réponses diffuses se firent entendre tandis que Brelode prenait sa suite. Il dut s’y reprendre à deux fois pour faire passer son sac dans l’entrée.
Les deux compagnons prirent la direction de la gare de correspondance de la ville qui était à un petit kilomètre. Ils avaient fait un petit détour par la ouaib auberge pour acheter leurs billets de wigo à tarif réduit et quelques victuailles pour le voyage. Lucine avait toujours des petits saucissons et des cacahuètes à disposition sur un présentoir dont Blysse raffolait. Tellement qu’elle ne put s’empêcher d’en ouvrir un pendant la marche.
Ils arrivèrent devant le wigo. C’était un ensemble de charrettes les unes à la suite des autres reliées entre elles. Le tout était tiré par une boule de poils de six mètres de diamètre et à la fourrure si épaisse qu’on en percevait à peine le visage. Il était perché sur quatre courtes pattes.
Les deux voyageurs se présentèrent au contrôleur qui n’avait pas l’air commode.
– Billets.
Ils sortirent les documents et les présentèrent.
– Place 4 et 5 dans le premier wagon. Interdit de manger durant le voyage.
Et le contrôleur lui prit son sachet des mains et le jeta. Le visage de Blysse vira au rouge.
Brelode lui mit un coup de coude dans la hanche et lui fit signer d’aller vers le wagon. Inutile de chercher les ennuis.
– Je t’en rachèterais un.
– J’lui ferais bouffer sa casquette moi à celui-là. Fulminait la guerrière.
Soudain, une odeur nauséabonde les prit au nez.
– Euark mais c’est quoi ça ? S’écria Brelode.
– Mais c’est pour ça qu’ils étaient en promotion, en fait. On est à l’avant et juste derrière les fesses du Wigo. On va jamais y survivre…
Les deux allèrent s’installer dans le wagon. Ils étaient destinés pour huit personnes et une famille de cinq gobelins, deux adultes et trois enfants, occupaient déjà les sièges. Les enfants étaient occupés à se chamailler et les parents durent les disputer pour que Blysse et Brelode puissent accéder à leurs places.
– Moi qui croyait en avoir fini avec les galères des blablacheval. Le wigo, ça a l’air super aussi. Désespéra Blysse.
‑ Alors, compétences. Trois étoiles en combat. Résolution d’énigmes. Hmmm. Trois. Charisme. Trois. Endurance… Trois. Résistance aux éléments. Trois. Survie en milieu hostile. Trois. Dommage qu’on puisse pas mettre quatre, héhé. Hmmm. Capacité de transport. Allez on va mettre deux pour pas trop s’charger.
Bajalin était afféré à mettre à jour son curriculum vitae sur Pole requêtes et s’était pour ce faire équipé d’une grosse pinte de bière et de petits biscuits.
– T’en fous pas sur le clavier hein. Râla Lucine derrière le comptoir tandis que le magicien dévorait ses gâteaux en dispersant des miettes partout.
– Schramf. Ouais ou… schramf. Bon alors, les formations. Déjà y’a eu l’brevet. Ouaip facile, mention correct. Leurs exercices étaient pas très aboutis, c’est ça qui m’a déstabilisé. Puis après, y’a eu le certificat de magie. Là, y’a pas eu la mention. J’me rappelle. J’ai failli pas l’avoir. La fautes aux correcteurs qu’étaient trop bêtes. M’enfin.
Il fut interrompu par Lucine qui lui prit l’assiette et la remmena alors qu’elle n’était pas vide.
– J’t’avais prévenu. Tu la finiras sur le comptoir.
– Mais.
– Si tu veux pas que ton pif ressemble à la boule sur ton bâton, je te conseille de pas me chercher.
–Le magicien se ravisa et reprit. Alors, après y’a eu le diplôme de magicien des orages. Rolala l’épreuve. Heureusement que j’avais emmené des notes pour les contrôles parce que n’importe quoi. Qui a besoin de retenir toutes ces formules de sortilèges pour devenir magicien. Pfff.
Il continua ainsi de pianoter plusieurs minutes en grommelant.
– Ah voilà. Expériences. Heu, y’a cette fois là où j’avais aidé un type à ramasser ses pommes avec un sort de lévitation. Ah oui mais on les fauchait c’est peut-être mieux que j’le mette pas. Ensuite heu… Y’a eu cette mission de destruction là. Ah non j’avais foutu l’feu sans faire exprès. Salle affaire. Hmmm.. Allez, on s’en fout, de toute façon ce qui compte c’est le savoir.
Il passa à la page suivante.
– Hobbies. Moi j’aime bien jouer de la guitare. Quoi que non je vais mettre de la harpe ça fait plus magicien. Je vais mettre que j’fais du tir à la baguette ça fait bien ça aussi. Rolala pas con le Bajalin. Y’en a là-dedans. Ho et puis j’vais mettre que j’dresse des dragons. Ça aussi ça a de la gueule.
Il souffla un coup et s’étira sur la chaise.
– Bah voilà. Une bonne chose de faite ! Si j’suis pas embauché avec ça j’vois pas qui ils vont prendre.
‑ Mais qu’est-ce qu’il a à gesticuler comme ça l’autre troll ? Il fait trembler toute l’auberge ! Criait Gorbiis.
Le géant en question s’extasiait tout seul devant un écran en se secouant dans tous les sens les bras levés et en criant.
– Gnüt va avoir un rendez-vous. Gnüt va avoir un rendez-vous. Gnüt va avoir un rendez-v….
– Ouais, c’est bon, on a compris. Alors c’est quoi ce rendez-vous ? Fit l’aventurier agacé.
– Gnüt a trouvé une femme. Gnüt va se marier. Rétorqua le simplet de huit pieds de haut.
– Quoi ? Mais qui pourrais bien vouloir d’un grand pourri comme toi ? S’étrangla Gorbiis. Tu nous racontes des conneries là.
– Si tu crois pas Gnüt, regarde. Répondit le troll fier de lui en tournant l’écran. L’aventurier vit sur l’écran, malgré la repoussante allure qu’avaient généralement les trolls, la photo d’une charmante trôllesse maquillée. Celle-ci arborait un grand sourire.
– Alors là… Et tu la connais depuis longtemps ?
– Hier. Mais elle a dit qu’elle veut Gnüt pour la vie ! Et Gnüt la veut aussi.
– Ça fait pas un peu tôt pour te marier ? Et elle fait quoi dans la vie ?
– Sais pas. Le troll haussa les épaules. Mais Gnüt l’aime et elle aime Gnüt.
– Mais elle habite loin ? L’aventurier semblait abasourdi.
– Oui. Dans les steppes du Caldourk. Mais elle va venir habiter avec Gnüt bientôt.
– Elle a pas peur de débarquer comme ça de si loin pour vivre avec toi ? Parce que y’a quand même quarante jours de marche pour venir. Et quarante jours avec vos pattes à vous les trolls ! Tout ça pour découvrir un grand puant comme toi. Ça me parait louche ton histoire !
– Toi pas comprendre car toi jamais eu femme. Rétorqua Gnüt vexé.
L’aventurier prit une tinte violacée. Il allait répondre méchamment lorsqu’une troisième voix se fit entendre.
– Heu. Tu dis qu’elle vient de loin ? C’était Baric qui avait entendu la conversation de la table d’où il était assis.
– Oui des steppes du Caldourk mais elle va venir habiter avec Gnüt.
– Et elle t’a demandé de l’argent pour le voyage ?
– Oui. Gnüt a envoyé un pigeon avec ses économies ce matin pour l’aider à venir.
– Oh non ! Tu t’es fait avoir par les mangeurs de foin.
– Les mangeurs de quoi ? Demanda le troll qui ne comprenait plus rien.
– C’est les mangeurs de foin. Ils utilisent le ouaib en faisant semblant de vouloir nous épouser et ils nous font envoyer de l’argent pour venir mais en fait il ne viennent jamais. Et leur photo est fausse.
Gorbiis se mit à pouffer tandis que son visage perdait sa belle teinte violette.
La porte était verrouillée. Mousse chercha une clé autour de lui et finit par la trouver dans le tiroir du meuble protégé par un drap. Dans ce dernier se trouvait également une carte de tarot. Il s’agissait de la carte numéro treize où était représenté un personnage avec une faux. Il la laissa là.
Une fois la porte ouverte, les deux collègues descendirent arme au poing. L’individu qui avait allumé la bougie devait se trouver ici.
– Regarde, une allumette éteinte. Fit Zoana en se penchant. Oh, encore une autre. Et une autre.
De nombreuses allumettes formaient un petit chemin jusqu’à une porte ouverte qui donnait sur une pièce voisine.
– Tu ne trouves pas que ça sent le soufre ? Fit cette dernière.
– Ça doit être les allumettes. Conclut l’officier. Mais qui a bien pu les allumer toutes ?
Ormis cette découverte, ils ne découvrirent pas grand-chose de plus dans la cave. La première pièce était vide et la seconde était remplie de racks à bouteilles vides et des tuyauteries d’alimentation de la maison. Le tableau électrique de celle-ci était également accroché au mur.
Seul un tableau représentant une petite fille qui ressemblait étrangement à la poupée vue dans la chambre du haut était accroché au mur.
Tandis que l’officier l’examinait en détail, un bruit le tira de sa pensée.
– Attends, j’entends un truc.
De petits tapotement réguliers semblaient faire vibrer les canalisations de la maison. Mousse examina la tuyauterie.
– C’est bizarre, l’arrivée d’eau de la maison semble coupée à en croire cette vanne et pourtant tu as pu tirer la chasse d’eau tout à l’heure.
– Les toilettes ? Mais je n’y suis pas allée.
Les deux officiers se regardèrent. D’un coup, la boite à musique se remit en marche à l’étage.
– Mais c’est pas possible ! Hurla Zoana. Allez, il n’y-a rien ici, on s’en va. Fit-elle avec un soupçon de panique dans la voix.
Mousse jeta un dernier coup d’œil à l’étrange tableau et fit demi-tour. Ils remontèrent et trouvèrent en effet la boite en train de jouer.
– Je l’avais pourtant désactivée. Fit l’officier pensif. Quelqu’un nous jouerait un tour ? Mais on a tout fouillé.
– Il faut vraiment qu’on quitte cette maison. Je vais me sentir mal. Fit l’officière avec le cœur au bord des lèvres.
Ils ressortirent de la maison en hâte, traversèrent l’allée et retrouvèrent leur chef qui téléphonait en les attendant.
– Bah alors. On croirait que vous avez vu un fantôme ?
Ils racontèrent toute l’excursion au chef qui ne semblait pas croire à la moitié de celle-ci.
Mousse observait le reste du quartier avec sa lampe torche lorsqu’un détail l’interpella.
Hé chef. Quelle voisine a bien pu nous appeler ? Les maisons alentours semblent délabrées et abandonnées également.
Blysse attendait assise sur l’unique banc de Molline son blablacheval pour retourner à Damarise sur Bourde. La bourgade était déserte à l’exception d’un grand père qui traversait l’avenue principale pour se rendre à la taverne.
Soudain, un bruit régulier se fit entendre d’abord bas puis rapidement de plus en plus fort jusqu’à devenir un vacarme. Il semblait que quelque chose s’approchait à grande vitesse.
L’origine du bruit en question était une charrette rouge vif équipée d’un aileron et tirée par deux chevaux blancs. Celle-ci traversa l’avenue, manquant au passage de percuter l’unique passant qui dut sauter sur le bas-côté pour ne pas finir écrasé. Ce dernier lui envoya une pluie de jurons que le conducteur n’entendit certainement pas vu le bruit que son véhicule dégageait.
Le chauffard s’arrêta en dérapant devant la guerrière, laissant derrière lui une grande trainée de poussière. Des motifs de ronds qui se chevauchaient avaient été peints sur les museaux des bêtes qui tiraient l’assemblage.
– Hé beauté, c’est toi que j’emmène en blabla ?
– Déjà on va.. kof kof.. enlever le beauté et oui c’est moi la .. Kof.. passagère. Fit Blysse en toussant à cause de la poussière.
– C’est bon, j’plaisantais. Bon on décolle ? J’ai rencard avec les potes du club de charrettes pour aller boire une bière après.
La guerrière contourna le véhicule et monta. Le chauffard n’attendit même pas qu’elle soit installée et frappa d’un coup sec les croupes des chevaux à l’aide d’une cravache.
– Z’avez pas l’air d’aimer les chevaux vous ? Fit Blysse consternée.
– Bah quoi faut bien qu’ils avancent ! Répliqua l’autre.
Elle grimaça.
La charrette avançait à tout allure sur la route, manquant de sortir du chemin à chaque virage. D’autant plus que le conducteur ne cessait de la reluquer d’un air gênant.
– Vous savez, c’est pas inutile de regarder la route. Commenta Blysse.
– Ouais ça va. J’maitrise. Alors qu’est ce qu’une jolie dame comme toi va faire à Damarise ?
– Je t’ai déjà dit de garder tes commentaires pour toi. Et ça te regarde pas ce que je vais y faire.
Puis elle sortit un parchemin qu’elle commença à lire.
– Hé mais c’est les infos ? Alors qu’est ce qui se raconte de beau ? Continua le chauffard en essayant de lire ce qui eut pour effet de faire tanguer la charrette bien près des bords du chemin. Encore avec leurs conneries de mariage ?
– Quoi le mariage ?
– Bah qu’ils veulent que les elfes et les orques puissent se marier entre eux, nan mais n’importe quoi leur connerie de mariage pour tous.
– Ecoutes, je préfère qu’on parle pas de politique. Qu’on parle pas tout court d’ailleurs.
– Nan mais c’est vrai quoi. Déjà qu’les orques ils viennent dans notre pays et qu’ils nous piquent notre travail. Tu m’étonnes que y’a plus de quêtes et que la moitié des chevaliers sont au chômage. Moi ça m’fait mal au cœur. Heureusement qu’mes parents y sont là et qu’ils ont de l’argent. J’trouve pas d’boulot mais j’ai ma charrette pour m’occuper on fait des courses avec les potes. Et d’temps à autre j’fais des blablacheval pour rembourser les trajets voilà ça, c’est honnête.
– Tu sais quoi ? Tu vas faire comme si t’avais pas de passagère et on va regarder le paysage jusqu’à Damarise.
Les petits bruits de pas semblaient tout près de la porte, soudain.
– Miaaaaaaaaaaaaaaouuuuuuuuuuuuu. Un miaulement déchirant traversa l’ouverture.
Les deux collègues sursautèrent.
– Un foutu chat. Râla Mousse. Il m’a fichu une de ces trouilles.
– A. A moi aussi. Lâcha Zoana qui tentait de reprendre sa respiration.
Ils allumèrent leur lampes torches, ouvrirent la porte et découvrirent un vieux chat noir. Celui-ci semblait peu docile et très abimé par la vie à en juger par son oreille à moitié dévorée à plusieurs endroits et la fente qui remplaçait un de ses yeux. Il avait la mâchoire qui pendait comme les très vieux chats. Il semblait d’ailleurs être particulièrement âgé. Ce dernier fit demi-tour en les voyant et disparut dans ce qui devait être le salon.
Les deux collègues de regardèrent et poussèrent légèrement la porte ce qui obligea les araignées à quitter en hâte leurs toiles cassées. Il n’y avait pas d’autre bruit d’activité à l’intérieur.
– Monsieur ? Fit Mousse à voix haute.
Pas de réponse.
– Peut-être qu’il dort ? Demanda Zoana.
L’officier hocha la tête.
Ils pénétrèrent le hall d’entrée et le scrutèrent avec leurs lampes. Celui-ci était aussi désaffecté que le salon. Il y’avait des portes manteaux vides, un meuble recouvert d’un drap et des bougeoirs éteints disposés dessus. S’y trouvait également une petite décoration en forme de cygne. Un tableau représentant un cerf dans un décor forestier était accroché au mur. Des escaliers droits montaient à l’étage et semblaient déboucher sur un couloir.
Seule une petite paire de chaussures d’enfant, voir même peut être de poupée, se trouvait sur un tapis.
– Qu’est ce que cela veut dire ? S’interrogeait l’officière.
Mousse hocha les épaules.
Soudain, une musique démarra. Provoquant une nouvelle bouffée de paniques aux deux investigateurs. Celle-ci provenait de la décoration en forme de cygne qui s’était mise à tourner. C’était une boite à musique.
– Sans doute qu’elle était bloquée depuis un certain temps. Examina l’officier en désactivant la musique.
Puis ils avancèrent dans le salon, légèrement éclairé par la bougie. Ils s’aperçurent que le canapé était en réalité vide. Ce n’était pas une main. C’était juste un gant posé sur l’accoudoir. Mais qui avait donc pu allumer cette bougie.
Ils revirent également le chat qui s’était perché sur un meuble et se frottait en ronronnant à un vieux chandelier en émettant de petits miaulements. Ils auraient presque pu trouver cela mignon dans d’autres circonstances.
Ils se séparèrent ensuite. Le tour du rez-de-chaussée ne donna rien. La cuisine était vide ainsi que les wc, la salle de bain et le placard de rangement. A l’étage, les premières investigations ne donnèrent pas plus de résultats.
Arrivé au bout du couloir, Mousse trouva une chambre entrouverte. Cette dernière était totalement vide à l’exception d’un berceau au centre de la pièce. Dans celui-ci se trouvait une poupée.
Le jouet avait la peau légèrement verdie par le temps et les yeux avaient roulés de sorte que l’on n’en voyait plus les pupilles.
Soudain, l’officier entendit un bruit de chasse d’eau. Ce devait être Zoana.
Il redescendit après avoir minutieusement vérifié chaque recoin.
– Rien trouvé et toi ? Demanda-t-il ?
– Rien non plus.
– Hé attends, c’est quoi ça ?
Mousse s’aperçut que ce qu’il avait tout d’abord pris pour une bibliothèque était en fait une porte recouverte d’un papier peint trompe l’œil.
– On dirait que ça mène vers la cave. Allons jeter un œil.
– Mais c’est vraiment de la merde leur site ouaib. Ça met vingt ans à charger ! Fulminait Tim devant son écran.
– Ah bah ça. C’est le ministère des spécialisations hein, faut pas trop leur en demander. Commenta Lucine tout haut.
– Au pire, on fait ça un autre jour, j’ai rendez-vous avez les potes ‘pa. Râlait Jules, l’aîné des nombreux enfants de Tim.
– Écoute, me saoule pas. On va faire ton admission sur Talentsup et après tu pourras aller avec tes p’tits copains. Le rabroua son père.
L’humain s’acharnait à cliquer sur la page qui ne bougeait pas d’un iota. Quand enfin celle-ci daigna bouger, ce fut pour se figer sur ce qui semblait être un très long questionnaire.
– Cent vingt questions. Mais on finira jamais ! Pleurnichait l’adolescent.
– Allez, plus vite on s’y met… Plus vite c’est fini et plus vite papa pour aller à son renc… Heu en mission. Fit Tim en faisant un clin d’œil derrière lui avant de reprendre son activité.
– Bon, déjà, il faut qu’on saisisse toutes tes notes que tu as eu à l’académie. Alors. Rolala. Nan. mais t’es vraiment trop mauvais en magie toi. Le prof a quand même mis « Jules ne doit plus pratiquer la magie durant les cours au risque de blesser ses camarades. Nous nous contenterons de connaissances théoriques ».
– Oui, bah j’y peux rien. J’aime pas les runes, je mélange tout. Puis toi, tu fais de la musique. Tu vas pas me dire que la magie ça te parle ?
– Nous, les ménestrels, c’est pas pareil. On a que l’art dans la peau.
– Oui, bah maman elle dit qu’elle t’entend plus souvent siffler les filles que chanter.
– Bon, t’arrêtes de m’agacer Jules. On reprend. Fulminait Tim. Bon, les notes. Pratique des armes. Quinze. C’est bien ça. Musique. Douze. Mouais. Alchimie. Cinq. « A mangé des plantes toxiques pour amuser les camarades ». Mais tu plaisantes ?
– C’était un jeu p’pa.
– Super… Alors sinon là ils demandent ce que tu voudrais faire plus tard.
– Chevalier de la garde !
– Au moins ça a le mérite d’être clair. Ok, alors là y’a le brevet de chevalerie. Y’a une école à Toulbass. Ça a l’air un peu rural mais pas trop cher et tu pourras revenir voir ta mère régulièrement.
– Heu, y’a pas plus loin ?
– Commence pas. On va pas se saigner pour te payer une école non plus hein, faut en garder pour tes frères et sœur.
De longueurs heures de débats défilèrent ainsi autour du choix de l’école.
– Ça y est, le logiciel a tranché. Voyons voir.
– Mais c’est n’importe quoiiiii.
– École de magie de la belle fée. A Gudorn dans les montagnes du nord. C’est à trente jours de marche. Ils ne parlent pas le commun. Mais c’est du délire ! J’vais appeler le ministère moi ! Ils disent qu’ils ont plus de place en chevalerie et qu’ils sélectionnent que les profils qui correspondent.